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A la recherche du vignoble disparu

(Nouveauté : commande du vin clos Saint-Jacques disponible ici )

Depuis un certain temps, je recherche régulièrement des informations sur le passé de la famille Henry sur les rives de la Meuse à Dinant. Outre le plaisir de retrouver des vieux documents sur la banque Henry, en particulier des bordereaux dont le plus ancien date de 1853. On y voit que la banque familiale est dénommée « banque recouvrement, Henry-Libert, Négociant, à Dinant ».

Des recherches suivantes ont abouti à un document mystérieux publié en 1855 : un livre dénommé « Flore de Namur ou description des plantes spontanées et cultivées en grand dans la province de Namur » par Auguste Bellynck.

Quelques pages plus loin, voici la description d’une vigne, et surtout, l’existence d’un vignoble, le clos Saint-Jacques appartenant à M. Henry-Libert.

Petit rappel, d’abord, sur qui peut être ce M. Henry-libert. Il y avait deux personnes, au moins, à cette époque, à pouvoir porter ce nom à Dinant. En effet, deux des fils de Joseph Henry, Ignace et Henri-Joseph avaient épousé, vers 1834, deux sœurs, Ermeline et Isabelle Libert, deux orphelines originaire de Yves-Gomezé. Il ne me fait aucun doute que c’est de cet Henri-Joseph Henry dont on parle.

A la recherche de plus d’informations, je découvre, dans ce que ce que l’on connait actuellement comme un bottin de téléphone, qui s’appelait alors un Almanach, des mentions des activités de notre aieul. Dans l’ « Amanach du commerce et de l’industrie » de l’année 1857, je lis que ce sont les frères Henry qui ont repris l’exploitation du domaine comme propriétaires exploitants, cela suite à la mort de leur père en 1855. On retrouve mention des différents négoces dont s’occupait notre aïeul : la banque, l’aunage et les toiles, et les vignobles.

Farfouillant un peu plus dans le maquis d’Internet, je retrouve, dans la « feuille du cultivateur » du 6 novembre 1862, cette annonce en vue de la mise en vente du « Clos Saint-Jacques ».

Dinant 1862 : à vendre vignoble Le Clos Saint-Jacques

Dans un autre numéro, antérieur, de « la feuille du cultivateur » de l’année 1859, un article de P. Joigneaux, en page 226,  décrit le vignoble qui aurait été créé dans les années 1810.

De belles choses à retrouver sur une carte mais ni google map, ni le cadastre actuel, ni l’ancien atlas des chemins publiés par la ville de Dinant sur son site Internet ne mentionnent ce clos. La Carte de Vander Maelen établie de 1846 à 1856 ne le mentionne pas directement. Pourtant un terrain de 4 hectares tout prêt de la ville de Dinant devrait se voir. Le site histoiredeleffe.net donne, sans préciser la source, dans son article sur les vignobles de Leffe : « A Saint-Jacques, au lieu dit «Aux vignobles» sous le « Wez d’El’Vau », soit cinq hectares d’un seul tenant sont plantés de vignes. »

J’ai donc recherché des cartes de Dinant disponibles en lignes. Deux cartes m’ont permis d’élaborer deux hypothèses :

— Le plan de Ferraris est bien connu, il a été établi en 1775, il a été magnifiquement numérisé et est disponible à la fois sur l’application de la bibliothèque nationale et sur le site cartographique de la région wallonne. Celle-ci permet de l’utiliser en fond de carte et de le caller, à plusieurs échelles, sur les routes et parcelles actuelles du cadastre. Voici le premier terrain qui devait correspondre aux champs de la ferme Galot, ferme qui existe toujours dont on peut voir les bâtiments en face de l’entrée de la route qui permet d’accéder au site de Montfat.

Une mesure de la surface de ce terrain montre une superficie de 4,2 hectares, exactement ce que l’on recherche ! Mais ce terrain n’apparait plus dans les cartes plus récentes.

— Sur l’atlas des chemins de Dinant élaboré dans les années 1843 à 1845, et disponible sur le site Internet de la ville de Dinant, on peut réunir un ensemble de parcelles dont la superficie atteint 4 hectares. Mais cette hypothèse a l’inconvénient de se situer un peu trop près de Dinant.

Je vous ai présenté mes deux hypothèses de travail. Cela m’a permis de vous montrer que l’on peut rechercher différemment un ensemble de choses grâce à Internet. En particulier le programme de numérisation des livres, institué par Google, dans de nombreuses bibliothèques universitaires font ressortir aisément une quantité d’informations utiles à la grande ou à la petite histoire. Les sites reproduisant les cartes anciennes ou modernes, permettent eux-aussi de rechercher et de calculer des distances ou des surfaces, sans devoir se déplacer.

Suite au prochain numéro de la revue familiale, j’aurais peut-être l’occasion de parcourir des cartes et des informations cadastrales me permettant de trouver définitivement la solution de l’énigme. En attendant, j’ai déjà demandé de l’aide à un groupe de passionnés du patrimoine mosan, mais sans succès au moment de terminer l’écriture de cet article.

Michel Henry de Generet (13/1.5.1)

Sources :

· Cartographie wallonie :  http://geoportail.wallonie.be

· Atlas des chemins de Dinant : http://map2.dinant.be/cartoweb2/map_dinant_atlas_chemins.phtml?config=di...

· http://www.cartesius.be/CartesiusPortal/

· Livres numérisés Google : https://books.google.be